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mardi 3 janvier 2012

En marge d'envie.

Encore un matin, à la croisée des chemins, à la croisée des destins... Encore un matin, à regarder le chemin, à faire le point sur sa vie... Et enfin, je vois... Je vois la multitude de chemins qui s'offrent à moi. La multitude de possibilités de mes futurs... La multitude de destins qui peuvent être mien... La multitude de choix, à examiner ... Mais comment choisir ? Quels sont les critères à retenir ? Quels sont les choix que je ne regretterai pas ?  Quels sont les deuils que je suis capable de soutenir ? Quel chemin est fait pour moi ? Qu'ai-je envie de vivre ? Qu'ai-je envie de défendre ? Qu'ai-je envie d'aimer, de détester ? L'image se brouille, je m'assois sur le bord du chemin, la tête dans les mains, le yeux perdus dans les méandres de mon esprit... Je médite... Je médite sur mon passé, sur mon avenir... Je me sens lasse de devoir encore et toujours choisir pour avancer. Je décide de faire une pause. Je me lève, me retourne et m'enfonce dans la forêt. Je cherche un quelconque élixir pouvant m'aider à choisir. J'erre ainsi à l'inconnu, pendant des heures... Soudain, des fantômes du passé m'assaillent, m'attaquent, me tiraillent de part et d'autres... Me mettent le nez dans mes choix, ricanent des résultats... Et je courre entre les arbres, dans le noir de la forêt. Essayant d'échapper aux tyrans qui ne me laissent jamais en paix. Epuisée, apeurée, je perd connaissance. Je mets ma vie entre parenthèses, loin de mes chemins, loin de mes destins... L'esprit et le corps en attente, en marge de vie, en marge d'envie... Vais-je attendre encore longtemps ? Je ne sais pas, je ne sais plus... J'attends que le courage me revienne. J'attends de recevoir les souffles de vie, les souffles de force, les souffles d'Amour nécessaires, pour reprendre le chemin. Marcher aux côtés des gens que j'aime, les soutenir, les faire sourire. Marcher pour défendre mes valeurs, les insuffler, les auréolées. Marcher pour continuer à vivre, tout simplement...

Virginie Tournebize, tous droits réservés, le 03 janvier 2012.

samedi 27 août 2011

Et en avant l'aventure...

Encore un pas... Je laisse glisser lentement mon pied sur la corde, du bas, mes mains sur celle du haut... Je n'ai plus le choix, il me faut continuer cette aventure. Je trouverai le trésor caché, le Saint-Graäl de la sérénité. Je voyage dans les arbres de cette forêt hostile. J'entends les bêtes sauvages à l'affût du moindre faux pas... La tension est a son paroxysme, je sens la chaleur sur mes joues, surtout ne pas faillir... Attention, un pont suspendu... Je suis certaine que dans les tréfonds se cache un torrent tumultueux infecté de crocodiles affamés et cruels ... Même pas peur, tel Susan Delgado, je surmonte les obstacles un à un. J'aide mon fils qui m'accompagne dans ce périple, lui guide ses pas, ses mains... Un filet se dresse devant nous, point d'autre issue que de grimper. Mes muscles se tendent, tous surpris d'être ainsi sollicités... Mon souffle s'accélère, encore un effort, mon fils m'attend déjà en haut depuis un petit moment... Dans un dernier soufflement, je me hisse sur une branche, et essai de calmer le galop de mon coeur. Une liane nous invite à nous balancer par dessus le vide pour atteindre l'arbre suivant. Nous nous exécutons, cramponné à cette nouvelle amie de traverse. Encore quelques cordes, ponts, lianes, et là, la fin... Nous arrivons au terme de notre voyage. Suivant mon fils, je me laisse glisser le long de cette immense corde pour atterrir dans l'antre secret... la joie m'envahit, je relâche mes muscles, tout en les remerciant de ne pas avoir failli, prend une grande inspiration, pour remercier mes poumons de m'avoir ainsi supportée, et souri aux anges...
-" Hé ! Madame ! Vous pouvez libérer la tyrolienne s'il vous plaît ? Maintenant, si vous voulez faire le parcours adulte, suivez les flèches rouges..." Me hèle l'animateur du parcours d'accrobranches...

jeudi 25 août 2011

Révolte en cuisine

10h30, préparation du repas... Comme à mon habitude, je prends les ingrédients un à un, sans aucune réflexion préalable sur le résultat final de la préparation. Le potiron, se laise faire, premier choisit, il est tout fier... Quelques assaisonements; et là, l'affaire se gâte... Les carottes se rebellent :
- "Ah, non, là ce n'est pas de bon goût. Abandonne l'idée, nous ne nous mêlerons jamais à ces épices si peu raffinées..."
La courgette en attente rouspête dans son coin.
- " Je refuse d'être mêlée à ces bellâtres ! Déjà, dans le bac à légumes, on se prenait la tête ! Foix de courgette et de curcubitacée, je ne supporterais pas plus ces apîacées ! A bas la proximité !"
- " Nous refusons la cuisson ! Nous méritons d'être croquer, toutes crues, toutes nues, sans aucune garniture !" Revendiquent les carottes, à moitiés découpées.
- " Ecoutez donc ces prétentieuses ! Il faudrait être bien en mal pour aimer les toucher ! J'exige de faire casserole séparée ! Et comme épices, quelques légéretées, qui réhausseraient à peine mon goût si raffiné ..." Rajoute la courgette en colère.
Les pépins; en grande forme, taquinent la cuillère en train de les évider...
-"Arrêter donc de me chatouiller, glousse t-elle toute excitée, je vais en oublier",
- " Ce serait bien dommage, ma belle argentée, reste donc avec nous dans le saladier. Nous ferons la fête une fois la poubelle refermée..."
- " A vous alors... vous savez plaisanter... " minauda la cuillère.
- " Vous me prenez pour un imbécile ? intervient le couteau avec rage. Vous pensez donc que je ne comprend pas votre petit manège ? C'est avec moi qu'elle fait la fête ! Cesse donc de caresser cette courgette ! Je vais te la couper, ça va vite la calmer". Et il joignit le geste à la parole.
Vexée, de ce manque de liberté, la cuillère se glisse dans le saladier à déchets, et rejoint épluchures, pépins et autres exclus de la bouche, dans l'antre secret de la poubelle refermée. 
Les petits bouts de légumes mélangés plongent dans la marmitte d'eau ébouillantée. 
- " Et c'est encore à moi de faire mijoter les sentiments de tous ces ingrédients... " Bougonne l'eau entre deux bulles. "Je trouve ce mélange de fort mauvais goût. Trop d'épices, trop de caractères contraires... Vous aurez beau touiller, vous ne réussirez pas de mélange harmonieux..."
La création comporte des risques, je les partage allégrement aux heures des repas... 

lundi 23 mai 2011

La quête aux étoiles

Ce matin, prête pour aller décrocher les étoiles. Pour les offrir en bouquets, aux gens que j'aime. Je me prépare, toute guillerette. Pour les approcher de plus près, je m'équipe d'échasses féminines. Mais au moment de chausser ma deuxième échasse, qui m'aurait permis de toucher les cieux, mon pied glisse. Je reconnais par là, l'acte malveillant et jaloux de quelques flores terrestres, mais n'ai pas le temps d'analyser la situation. Mon pauvre corps fut brutalement projetté contre la paroi de mon entrée, sous les yeux surpris de mes masques et autres scultures africaines, qui ont élus domicile chez moi. Puis, l'apesanteur effectuant inexorablement sa mission d'attraction, mon postérieur fit la rencontre brutale du carrelage. Quelques étoiles tournoyèrent au dessus de ma tête, mais trop à ma douleur, pour les approcher, je les laisse filer. Et c'est ainsi que ma quête des étoiles prit fin. Après une levée du corps difficle et douloureuse, je partis claupinante, allumer des étoiles de savoir, dans les yeux de mes étudiants.

samedi 30 avril 2011

Il aimera briller

Mercredi, en levant les yeux au ciel, je ne vis que du gris. Du gris clair, du gris foncé, voire très foncé. Où est donc passé le bleu de ces derniers jours ? Le bleu lumineux, le bleu qui soulève nos peines, illumine nos regards ? Le soleil est reparti, trop timide sans doute pour rester en première ligne. Je le devine derrière les nuages, blotti dans le coton pour se rassurer... Il est vrai que ce soleil là est très jeune. Il est né au printemps. Feu son père était puissant, étincelant, d'un magnétisme surprenant. Il paraîtrait même, que de par son charisme, il donnait la même couleur aux gens, un joli camaïeu de bruns, qui réchauffe la peau et réconforte les coeurs...
Mais le soleil naissant, reste sur sa réserve. Il jette des rayons furtifs de ça, de là, pour explorer son monde. Il n'ose pas encore s'affirmer. Il a peur des lumières de la ville, de la ville prétentieuse, qui éclaire ses rues, qui réchauffe ses terrasses. La ville n'a pas besoin de lui, il le sent bien... Alors il se cache, préférant rester en bordure de mer. Là où la nature l'accueille à bras ouverts. Là où les gouttes d'eau montent le rejoindre et s'évaporent de bonheur à son contact.
Et me voici l'implorant du regard :
"Vient donc mon soleil, viens donc près de moi...
Viens me réchauffer, regarde comme j'ai froid.
Je rêve de tes rayons, qui frôleraient ma peau,
Je rêve de ta lumière, d'un monde uni et beau..."

L'astre du ciel m'a entendu. Il m'adresse quelques rayons, qui aussitôt me font rougir, et me brûlent la peau.
"Oh, dé-désolé... Bégaya-t-il pour s'excuser...
Je souhaitais juste te réchauffer...
J'ai encore du mal à doser.
Mes rayons sont un peu vifs,
J'ai tant d'amour à donner... "

Et depuis ce jour, il revient doucement, pour me saluer. Je crois même qu'il ose un peu plus se montrer. J'espère avant l'été réussir à l'apprivoiser. Il aimera la ville, il aimera briller...

jeudi 28 avril 2011

Le bateau ville (suite)

Mercredi 13 avril, retour au pavillon de feu Monsieur Dyrek, pour découvrir le mystère du bateau ville. Ma mémoire me guide sans aucun incident jusqu'au fameux portail. Ma main s'approche de la poignée, et j'actionne le mécanisme... RIEN ! Aucune réaction de la part du portail. Je réessaie de manière un peu plus dynamique... Toujours rien. Je recentre toutes mes forces vives dans mon poignet, et là, j'entends des voix derrière le portail :
-"Attendez, on va vous aider. Il faut forcer un peu..."
Le portail s'ouvre enfin. Derrière, le président de l'association du verbe poaimer , et deux autres personnages qui doivent être sans aucun doute, des habitants du bateau ville. Sourires, salutations  conventionnelles, et petite déception... Point d'habitants du bateau ville mais,  le metteur en scène de la journée du patrimoine et la chargée des affaires du patrimoine de la ville...
Accompagnement des regards et des gestes vers un hangar. Un bateau ville dans un hangar ? Ma curiosité, de plus en plus piquée à vif, fait des bons dans mon cerveau.
-"Avance, avance, donc, je ne vois rien", ne cesse-t-elle de me répéter.
J'avance, donc.
-"Là, tu le vois ?" lui demandais-je ?
-"Wahou ! Plus près, plus près...", me répondit-elle.
Je n'en croyais pas mes yeux : un vrai bateau ville ! Construit telle une coline sur une embarcation de taille exceptionnelle. Sur les flancs des habitations. Certaines de formes particulières... Sur le sommet (le pont du bateau), des échoppes... Au centre, une tour, la forteresse du bateau ville... Sur la proue, des armes défensives... Mais nulle trace de vie. 
Où sont passés les gens, les habitants, les âmes de cette ville ? Pourquoi ont-ils été amenés à construire une ville sur un bateau ?
Quel était leur but, leur quête ? Que fuyaient-ils ? 
Mon regard à leurs fenêtres n'a point encore trouvé de réponses, mais je ne désespère pas d'en trouver un jour. Je les transmets au fur et à mesure à l'association du verbe poaimer dans l'espoir que certaines soient validées le jour de la fête du patrimoine (dimanche 18 septembre), lors de spectacles dont le clou est le don officiel de ce bateau ville à la ville de l'Haÿ-Les-Roses.

Le bateau ville

Mardi 12 avril, je suis invitée par l'association du verbe poaimer (blog en lien ci-contre), à venir découvrir en "avant-première" le bateau ville cédé par François Dyrek (comédien) à la ville de l'Haÿ les Roses. Grâce à une concentration exceptionnelle, je réussi à trouver du premier coup le pavillon de feu Monsieur Dyrek. Aucune sonnette, ni autres moyens prévus pour annoncer l'arrivée d'éventuels visiteurs. Je me risque donc à essayer d'ouvrir le portail. IMPOSSIBLE ! La porte reste close, malgré mes efforts surhumains. Je lève la tête : volets clos au premier étage, aucun signe de vie apparente... Étrange...
Ais-je mal compris le rendez-vous ?
Me serai-je trompé de date ? D'adresse ?
Après encore un temps de réflexions infructueuses, je décide de rentrer chez-moi pour contacter monsieur Laurent Desvoux, président de l'association du verbe poaimer...
Le mystère est résolu, il fallait ouvrir l'autre portail !!! Pourquoi n'ais-je pas eu l'idée d'essayer sur place ?
Un autre rendez-vous est fixé au lendemain, j'ai de plus en plus hâte de découvrir ce bateau-ville... 
Quelle est la ville qui peut tenir sur un bateau ?
Et quel bateau peut se réfugier dans un pavillon, aussi grand soit-il ?